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FVS-Amie des enfants

UNE EXPOSITION SUR LES HISTOIRES DE SUCCÈS DES FEMMES LEADERS DU BURUNDI

Ce fut un plaisir de pouvoir partager mon histoire avec 11 autres femmes dans l’activité intitulée : “Une journée dans la vie d’une femme leader” organisée le 23.03.2023 par #CARE Burundi en collaboration avec le Ministère de la Solidarité Nationale en marge de la célébration du mois dédié aux femmes.



Sans l’avoir  jamais planifié et malgré une enfance pleine d’amour et d’insouciance, nous nous sommes retrouvés, ma sœur Caritas et moi, au début des années 1990, obligées de mener un dur combat contre la mort à cause du VIH/SIDA. Cette pandémie qui était devenu un calvaire pour l’espèce humaine au même titre que le covid-19 des deux dernières années. Rappelons-nous que les traitements disponibles actuellement comme les ARV n’existaient pas encore.      


Les gens mourraient en cascade, laissant derrière eux des enfants orphelins et abandonnés à eux-mêmes. Ne pouvant rien faire pour stopper la pandémie qui les emportait, nous avons jugé bon de secourir leur progéniture.

Nous avons ouvert des centres de transit pour les orphelins, des cantines humanitaires pour  les enfants des personnes hospitalisées et nous avons toujours distribué du matériel scolaire pour que malgré tout , ces enfants puissent continuer à aller à l’école. En effet, nous restons convaincus que le meilleur service qu’on peut rendre à un enfant vulnérable, c’est de l’envoyer à l’école pour qu’un jour sa vie soit transformée de manière durable et sortir de la vulnérabilité.

Malgré nos efforts  le nombre d’enfants vulnérables ne faisait qu’augmenter. Et, comme si le malheur ne venait jamais seul, aussitôt que notre association était agrée, la crise de 1993 a éclaté. Des enfants mourraient de faim et de maladie dans les camps de déplacés, certains parents étaient morts  tandis que d’autres avaient tout perdu.

En 1994, la situation politique  au Rwanda est devenue dramatique et l’insécurité était généralisée dans la région des grands lacs. Des enfants rwandais se sont séparés des parents pendant la fuite des massacres et ils se sont retrouvés sur le sol burundais. Il en est de même pour d’autres enfants qui parlaient des langues étrangères. Comme la FVS avait construite sur des valeurs comme la non discrimination, l’intérêt supérieur de l’enfant et l’intégrité, ces enfants étrangers ont aussi été intégrés parmi nos bénéficiaires malgré nos maigres moyens  et on a ouvert un autre centre de transit à Gitega.

Cependant, comme on dit souvent, après la pluie, le bon temps. Petit à petit, le Burundi a retrouvé la paix et la sécurité et la FVS-Amie des Enfants a ajusté sa politique d’intervention en passant progressivement de l’aide d’urgence au développement.

On a procédé à la recherche et réinsertion familiale des enfants qui étaient dans les centres de transit mais vu la pauvreté dans les ménages, on savait que l’accueil d’un enfant supplémentaire dans une famille pauvre ne faisait que la fragiliser davantage.

On alors fait une rencontre fortuite avec l’ONG CARE INTERNATIONAL qui nous a appris le système d’associations villageoises d’épargne et crédit dénommé « NAWE NUZE » qui est venue apporter la réponse appropriée à notre problème.

Care l’utilisait pour l’autonomisation des femmes et au niveau de FVS, on a fait quelques innovations pour ajouter la prise en charge des OEVs.

Ce système a eu un succès extraordinaire à tel point qu’à ce jour, nous avons plus de 140.000 personnes qui sont membres des GS,  on  déjà distribué plus de 730.000 Kits scolaires en collaboration avec les GS . Conscient que la pauvreté est la négation de tous les droits comme disait Muhammed Yunnus (prix Nobel de la paix 2008), nous avons renforcé le programme de renforcement économique des ménages vulnérables. En 2010, nous avons créé une institution de Microfinance (DUKUZE MF)  qui offre des crédits solidaires pour les personnes sans garantie matérielle afin d’accompagner leur  croissance économique.

Les personnes vulnérables ont été transformées en acteurs du développement et acteurs humanitaires.

Concernant la santé, on s’est rendu compte que des enfants mourraient de maladie pourtant guérissable car les familles devaient attendre la période de récolte pour les faire soigner alors que les maladies n’attendent pas la récolte. On a alors décidé de créer des Mutuelles communautaires de santé « Tuzokira Twese » leur permettant de cotiser pendant la récolté et avoir accès aux soins toute l’année.

Concernant l’éducation qui est toujours resté notre cheval de bataille, on a constaté que beaucoup parmi nos bénéficiaires étaient freinés par l’ancien  concours national de 6 ème primaire alors que leurs camarades qui avaient des parents pouvant payer l’école privée évoluaient sans problème.

Nous avons alors crée une école secondaire ayant un programme d’excellence, dénommée «Ecole « Amie des Enfants «  de MATANA qui intègre les enfants vulnérables.

Notre action au niveau de FVS-Amie des Enfants a petit à petit été appréciée et soutenu. En témoigne les nombreux prix et titres honorifiques obtenus au niveau national et international (prix des droits de l’enfant, entrepreneurship in education, grassroots champion award, meilleur acteur de la société civile, etc..)

Cependant, ce qui fait le plus ma joie, c’est quand je rencontre une personne qui m’arrête dans la rue pour me saluer chaleureusement et qui me dit, c’est grâce à vous que je suis devenu médecin, avocat, homme d’affaire, etc … car VOUS ETES INTERVENU DANS MA VIE AU MOMENT OU J’EN AVAIS LE PLUS BESOIN. Que puis-je faire pour aider les autres à mon tour ?

JE VOUS REMERCIE

Spès NIHANGAZA

Co-fondatrice et Représentante Légale de FVS-Amie des Enfants

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